Comme il est doux pour moi de revoir ce visage de Marie à la fenêtre de son compartiment, juste avant le départ du train. Elle est heureuse, épanouie. Une onde nostalgique baigne son visage mais on trouve en son regard une éclaircie, un désir après l'orage, l'embellie des nouveaux espoirs...
Parfums de Paris oubliés, Au loin, Oran la blanche, la coquette, et Léocadie à la porte de son couvent. Les enfants éparpillés dans la cour de l'école sautent et rient, crient aussi. Si loin, les voyages oubliés, les guerres traversées, les traversées infinies, d'un port à un quai... Vie houleuse, vague de vie.
Comment dire ce qui se découvre ainsi dans cette image retrouvée? Marie perdue, Marie retrouvée ! Dirait François. Marie du silence, Marie du hasard, dans le jardin blessé quelques plumes de l'oiseau mort, une patte de chat dans la neige...
Marie si petite et le seau de plage, la main de la maman, les vagues qui dansent et rient, le sable sur les pieds encore humides, et le rire de l'été.
La roue tourne, c'est toujours la nuit dans le songe de l'animal enfermé. Maintenant, les camps sont vides, on s'y promène, on y pense, on se souvient. Yad Vashem. Tant de larmes qui glissent sur les joues, et la pluie enfin qui tombe, lave nos coeurs bouleversés.