Histoire de Marie

On me donne début juin, la collection des photos de famille de Marie. Bonheur et impression étrange de me trouver en possession de la mémoire d'une famille que je ne connais pas. Je sais seulement qu'elle était fille d'immigrés espagnols (Majorque, Soller) et que ses parents tenaient rue Sadi Carnot, une épicerie "Le Jardin d'Espagne" .
J'ai publié une première photo, et tous mes amis se sont mis à écrire...
Alors ce blog où l'histoire de Marie s'écrit (s'invente) petit à petit... au fil des commentaires, des messages
.
Un grand bazar ...
work in progress,

B. Chaix (juin 2010)

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Générique de fin
(avant un autre projet, certainement)


Merci à tous les amis auteurs, ce fut une belle histoire.
François a écrit un bel adieu à Marie . Je n'écrirais pas plus.

Marie , la vraie, est décédée l'an dernier, le 31 mars.

B Chaix (26 mars 2011)

vendredi 25 juin 2010

le cycle de Kostro


Ellen Rok, le nom d'un aventurier... Etrange de retrouver ce nom au dos d'une photographie. 1930, Maurice Leblanc écrit " le prince de Jéricho " un roman différent de ses aventures d'Arsène Lupin. Et une partie de cette histoire de guerre et d'amour se passe en Bretagne. Non loin de Paimpol. 
"Est ce la guerre ? Est ce la paix ? " dit Ellen Rok.

La terre celtique et ses envolées marines nous rejoignent ici, flambée d'embruns et de vagues , étal d' huîtres pleines, marins sur le port, à la criée.

Marie aimait aller là-bas, du côté de Gomenec'h, un petit village solitaire au milieu de champs foisonnants, non loin d'une forêt et d'un vieux moulin abandonné, dans l'eau elle jouait avec ses pieds et les libellules bleues l'environnaient. 

Elle se souvenait d'une partie de l'histoire de Maurice Leblanc, toujours son chapeau de feutre sur la tête : 
" Nathalie resta seule, ainsi qu’elle le désirait, et ses yeux ne quittaient pas la photographie. Ellen-Rock ! c’était bien lui, avec sa haute silhouette, mince et vigoureuse, sa figure passionnée, son expression énergique et l’autorité de son attitude. Mais on n’y retrouvait pas certains plis d’amertume que la vie avait creusés, ni la hardiesse du regard, ni cette atmosphère mystérieuse qui baignait sa physionomie actuelle.
D’ailleurs, Nathalie, à mesure que durait sa contemplation, se détachait peu à peu d’Ellen-Rock, qui semblait s’évanouir au fond d’une ombre de plus en plus épaisse, pour livrer place au jeune homme évoqué par Armelle d’Annilis. "

7 commentaires:

  1. Ellen-Rock ? Mais ce n’est pas un nom ! C’est celui d’un jardin, le jardin féerique qui se trouve au promontoire d’Antibes.
    — En tout cas, c’est celui qui sert à le désigner.
    — Mais comment s’appelle-t-il réellement ?
    — Tout le monde l’ignore, et lui tout le premier.
    — Quoi ! Votre héros ignore son nom ?
    — Parfaitement.
    — Mais alors, qu’est-ce que c’est, cet individu ?
    Un individu qui a perdu son passé.

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  2. Le baron d'Ellen-Rok, trouvé dans des vêtements mouillés, oui, au promontoire d'Antibes... Moi j'aurai aimé qu'il revienne à Paimpol, à Lannion, il y avait des amis et des proches et de toute façon, la guerre était partout. Il avait abandonné sa fortune et son nom, qui était il ? Une forme de Kostro, un homme assis sur les marches usées du temps... Un poète souvent vêtu comme un corsaire, qui se taisait dans la pénombre ,et parfois se déplaçait comme un fantôme.
    J'ai connu un patient à l'hôpital, il était toujours trop fatigué le matin au dernier tours car il revenait d'Antibes, il faisait Lille-Antibes à vélo...Il nageait et sans prendre de collation revenait. Eh! Bien ! Avec ce malade dans son lit, je me souvenais de Kostro dont les imaginaires dépassaient ceux de cet hospitalisé. Lui aussi, il avait perdu son passé, "D'ailleursn disait il, lorsque l'on souffre trop, on oublie son passé."

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  3. " dites-lui qu’il y a en Bretagne une jeune fille qui attend son fiancé… et que ce fiancé s’appelle Jean de Plouvanec’h."

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  4. Note 425:
    Parmi les articles publiés sur cette question, F. Tequ 2003 et J Malleand 2203 (1) semblent les seuls dignes d'intérêt.
    Pourtant, ces auteurs, d'habitude si proches dans leurs analyses, font état cette fois d'un désaccord profond. Selon Malleand, Ellen Rok renvoie effectivement au personnage de Maurice Leblanc. Nous ne ferons pas état, ici, des détails de son analyse.
    En revanche, F Tequ (qui adopte ici une posture iconoclaste qu'on ne lui connaissait pas jusqu'alors) conclut ainsi " on ne peut,finalement, ne conclure que sur une seule certitude, Marie était très certainement une grosse nulle en orthographe !" (Tequ 2003 p 35)

    Et il poursuit son analyse avec un développement des plus convaincants :
    La dysorthographie est un trouble d'apprentissage caractérisé par un défaut d'assimilation important et durable des règles orthographiques (altération de l'écriture spontanée ou de l'écriture sous dictée). Celui-ci perturbe, dans des proportions variées, la conversion phono-graphique, la segmentation des composants de la phrase, l'application des conventions orthographiques (dites règles d'usage), et enfin l'orthographe grammaticale (marques flexionnelles que sont les accords et conjugaisons).

    Les problèmes découlant de la dysorthographie sont :
    * Une lenteur d'exécution, des hésitations et une pauvreté des productions ;
    * Des fautes d'orthographe, de conjugaison, de grammaire et d'analyse ;
    * Des difficultés à l'écrit semblables à celles du dyslexique ;
    * Des erreurs de copies et des découpages arbitraires ;
    * Des économies de syllabes, des omissions et des mots soudés.

    Ce trouble fait souvent suite à une dyslexie mais l'association n'est pas systématique. On distingue le trouble du développement du trouble acquis (suite à une lésion du système nerveux par exemple), on emploie dans ce dernier cas plus fréquemment le terme d'agraphie.

    Pour terminer en affirmant " elle a seulement voulu écrire Eden Rock et ne nous emmerdez plus avec ça" (Tequ 2003 p 54)

    Une telle violence sous la plume de F Tequ, prouve à l'évidence combien ce débat à mobilisé le milieu scientifique à l'époque !



    1: " Textes et intertextes, la lecture littéraire à l'école," revue Repères n° 31 INRP, Paris 2003

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  5. FT apporte un éclairage singulier sur ce roman mythique, et redonne une vigueur nouvelle à un débat passionnant qui, on le constate aujourd'hui, est loin d'être clos...

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  6. par Brigitte: FB...

    " Nathalie resta seule, ainsi qu’elle le désirait, et ses yeux ne quittaient pas la photographie. Ellen-Rock! c’était bien lui, avec sa haute silhouette, mince et vigoureuse, sa figure passionnée, son expression énergique et l’autorité de son attitude. Mais on n’y retrouvait pas certains plis d’amer..."

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  7. Marie élevée par des parents étrangers parlait espagnol chez elle, et à l'extérieur, en aparté, avec Roland. Elle était évidemment dys. et, de par le fait d'utiliser deux langues sans apprendre à l'écrire, elle pensait en espagnol, répondait en français, écrivait en français, rêvait en espagnol... Tout devenait compliqué dans son enfance. Puis lorsqu'elle apprit l'espagnol dans la petite école près de la vieille mairie, elle commença à écrire ses contes dans cette langue musicale. Elle avait du mal avec les redoublement de consonnes, les terminaisons des verbes,et voilà. Elle comprenait tant Kostro qui, à force de porter le bonnet d'âne et d'être qualifié de paresseux s'amusait désormais à porter son turban de mage et prenait son temps, tout son temps, d'ailleurs le dys. a besoin de beaucoup plus de temps que les autres qui sont " normaux " dit on par chez nous !
    Marie et Kostro étaient plus que normaux, hors norme et si vrais!!!! Bon revenons en aux fautes d'orthographe: Le cap d'Eden Roc et la villa d'Elen Roc existent... Le prénom Ellen existe, bon OK Marie a ajouté un l et un k mais Leblanc aussi, pourquoi donc ?

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