Histoire de Marie

On me donne début juin, la collection des photos de famille de Marie. Bonheur et impression étrange de me trouver en possession de la mémoire d'une famille que je ne connais pas. Je sais seulement qu'elle était fille d'immigrés espagnols (Majorque, Soller) et que ses parents tenaient rue Sadi Carnot, une épicerie "Le Jardin d'Espagne" .
J'ai publié une première photo, et tous mes amis se sont mis à écrire...
Alors ce blog où l'histoire de Marie s'écrit (s'invente) petit à petit... au fil des commentaires, des messages
.
Un grand bazar ...
work in progress,

B. Chaix (juin 2010)

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Générique de fin
(avant un autre projet, certainement)


Merci à tous les amis auteurs, ce fut une belle histoire.
François a écrit un bel adieu à Marie . Je n'écrirais pas plus.

Marie , la vraie, est décédée l'an dernier, le 31 mars.

B Chaix (26 mars 2011)

mercredi 14 juillet 2010

Le cycle de Kostro, Kostro et Cristo les jumeaux.






Kostro et Cristo.






Marie, la fiancée de Cristo


Ils étaient deux frères, d’origine hongroise par la mère et tchèque par le père. Je me souviens, ils étaient jumeaux. Mais ce qui est certain, c’est qu’ils étaient très différents. Et pourtant, avec le recul du temps, je me dis que tout compte fait, ils se ressemblaient, l’un aimait bouger en images, et l’autre dans la réalité… Toujours en mouvement ! Des vagabonds ! Un jour Christo quitta l’école des Beaux- Arts, s’engagea sur un bateau, il voulait naviguer, voir du pays. Il était passionné par la mer, et son livre de chevet « le million » de Marco Polo ne le quittait jamais. D’ailleurs, enfants, nous l’appelions Maroc Polo ! Il était très doué en dessin. Il vous croquait un visage, un paysage, une architecture, l’air de rien, sans effort, comme un jeu. L’un la plume, l’autre les mots…. Des joueurs de la vie. Oui, jouer pour se construire, pour vivre, l’éternel esprit de l’enfance. La liberté dans le jeu, le travail dans le Jeu. Kostro recevait à chaque saison un dessin avec un petit mot de son frère qui faisait le tour du monde à sa façon ! Pour gagner sa vie, il dessinait sur les ports, il faisait de la figuration, il travaillait comme marin… Il s’arrêta un long moment en Italie, il aimait ce pays. Et surtout, il avait rencontré une dame qui s’appelait Marie, comme notre Marie, et qui vivait à Naples. Chez elle, il a peint des citronniers en fleurs et envoyé des albums de dessins : Pompéi et les corps pétrifiés, Sorrente et ses jardins parfumés, et Capri. Au bout de quelques années, comme ils vivaient tous deux « dans le péché » sa fiancée éternelle décida de rompre. C’était son curé qui gâchait la fête de l’amour, hélas, pauvre Cristo, il ne s’en remit jamais vraiment. Il devenait par périodes un vrai vagabond, saltimbanque des routes, errant au cœur brisé. On le voyait dans les lupanars à la lanterne rouge, il dormait sur les pierres tombales dans les cimetières déserts, puis, une nouvelle adresse arrivait ! Kostro envoyait de l’argent et son frère recommençait à lui écrire.

photos: Kostro, album de marie. 
Marie, album de Yannick Vigouroux, collection.

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